Review from Les Inrockuptibles

Après trois albums electro, l’Anglais Matt Shaw s’est enfermé dans un cottage de rase-campagne, seul avec un piano et une guitare acoustique. Il se glisse parfois dans un t.shirt portant la mention post-rock hero, il jardine aussi, ou il compose des chansons comme les vagues de l’océan, toujours identiques et jamais pareilles. Il chante, aussi, d’une voix délicate de petit garçon navré, dégraissant à l’extrême climats et mélodies radieuses et minimalistes, mais toujours soucieux d’une expression tendre et digne. Il raconte donc des histoires d’amis qui ne sont plus là, de l’enfance qui s’est enfuie, pose ses guitares sur de vieux films de vacances. Dans ces murmures mélodiques, les caresses des doigts sur les cordes, on croit discerner le rêve d’un nouveau Donovan, peut-être un plus triste et moins sophistiqué. “Quelques rayons de soleil sur une mer sombre et froide" : on était prévenus.